Publié le 11 mars 2021

Connaissez-vous les artistes qui se cachent derrière les ateliers du Mini-Lab ? Aujourd’hui, en lien avec la thématique qui nous anime tout le mois de mars, à savoir le textile, nous vous proposons de rencontrer l’artiste-plasticienne Érika Vaury.

Ces dernières années, tu as animé plusieurs ateliers au sein du Mini-Lab, aurais-tu une anecdote en particulier à nous raconter ?

De beaux moments de rencontres et de partages avec les familles, en général. Et un très beau souvenir de rencontre avec Iban, artiste et membre de la tribu des Makhu. Un moment improbable et parfait !

Qu’est-ce qui t’a amenée à devenir artiste ?

Avant tout, des rencontres, des opportunités, le plaisir de tenter, d'expérimenter. Mes premières opportunités d'exposer m'ont permis de rechercher, tester le sensoriel, le transgénérationnel, l'intime et le partage à travers mes installations. J'ai également pu éprouver l'importance de la rencontre de mon travail avec un public. Une chouette découverte ! 

© Erika Vaury

Et qu’est-ce qui te plait le plus dans ce métier ?

En fait, toutes les étapes me plaisent et me nourrissent. La création, le faire, sont des éléments quasi vitaux pour moi. Rencontrer une personne ou une structure  pour concevoir des partenariats, des projets, sont dynamisant et réjouissant. Et enfin la rencontre avec un public, le partage, la médiation autour de mes expositions, m'apportent également beaucoup. Ce sont vraiment des moments privilégiés.

Y a-t-il une machine, un outil ou une technique que tu affectionnes particulièrement ?

En réalité, j'aime particulièrement découvrir des savoir-faire culturels textiles. Il existe un nombre impressionnant de techniques textiles avec des variantes à l'infini. Ces variantes, ces adaptations, sont des témoignages d'appropriations de techniques ; par rapport à un environnement, à des ressources. J'adore constater le génie humain dans ce domaine ! Donc, j'adore expérimenter, m'essayer, me laisser surprendre par les techniques...

Bar à broder par Erika Vaury, au M Festival © Guilhem Fouques - Ville de Lille

Lors de l’atelier broderie que tu as animé au Mini-Lab, en octobre dernier, et le Bar à broder, pendant le M Festival 2020, les visiteurs ont pu rencontrer tes fameuses madones, pourrais-tu nous raconter brièvement leur histoire ? L'origine des Madones, commence à être une longue histoire ! 

Le bar à broder fut créé et installé pour une exposition à la Manufacture de Roubaix en 2016. Il s'agissait d'animaux en volume, vierges de tout motifs et couleurs. Par un dispositif, j'invitais les visiteurs à devenir acteurs (des visiacteurs !) et participer à l'écriture de motifs par la broderie sur les animaux. Ainsi une écriture collaborative se créait...

Les Madones ont commencé leur vie à L'Hospice d'Havré en 2019 pour l'exposition "Trésor (é)motifs", dans une installation qui s'appelait "Drape me", où j'invitais le visiacteur à venir draper de tissus bleus ces Madones, qui font chœurs et corps ensemble et sont vierges de toutes cultures...

Au fur et à mesure des interventions, par ces "vêtements", elles deviennent porteuses de cultures différentes (les tenues évoquant des portés, des coutumes, des influences). Les interventions successives les ont acculturées. L'installation "Drape me" est une injonction et questionne le rapport au corps de la femme vis à vis du poids cultuel et sociétal des traditions.

J'ai voulu continuer l'histoire des madones. C'est ainsi qu'elles sont devenues "support/soutien" à la transmission d'un savoir-faire, d'un partage d'expérience, autour du motif et de la broderie. J'invite également les visiacteurs à me laisser une mémoire d'eux, en rapport à leur temps passé avec une madone. Ces témoignages, je les brode pour constituer leurs mémoires. Une histoire à suivre...

Erika Vaury

 

© Erika Vaury

Pourrais-tu nous décrire, en quelques phrases, ton univers artistique ?

Mon travail questionne l'individu face à sa culture. Qu'est-ce qui fait culture pour un individu, une société ? Questions transversales dans ma quête d'embrasser l'histoire de l'humanité à travers le textile, le motif.

J'aime chercher ce qui fait l'unanimité dans l'humanité...

Quelles sont tes principales inspirations ?

L'envie ! La curiosité ! Et tout ce qui m'entoure et m'émeut...

Quel est ton dernier coup de cœur artistique ou créatif, en lien avec notre thème du mois : le textile ? 

Une petite "machine" pour raccommoder les vêtements !

© Erika Vaury

 

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